Il est un monde où les vieux…

Il est un monde où les vieux se pavanent, maîtres des rues, maîtres du temps. La dictature du jeunisme a périclité il y a bien longtemps dans une éructation multicolore de footballeurs surpayés, de journalistes trop maquillé(e)s, d’hommes pressés de rembourser leurs dettes si vite contractées… Un monde bien lointain qu’ils ont enfoui derrière les vitrines embuées des cafés où on parle curling, marché du samedi matin et mots croisés du dernier numéro d’El Periodico – ah, qu’est-ce qu’elles étaient difficiles les verticales cette-fois !

Il faut savoir garder l’œil sur les jeunes qui restent à nos côtés, bien sûr, car oui, même dans l’Espagne post-Grrrrande Crrrrise qui a tout emporté, les comptes en banque, les fonds de poches et surtout le taux de natalité, il reste quelques gosses, éparses, perdus, sans but ni autre utilité que de nous porter le sac quand ça fatigue au niveau des lombères – hein Gimena ?! En tout cas, nous, on sait faire les choses sans faire de vagues, sainte prudence, savant père peinard, pas de risque de s’enflammer pour des taux d’emprunt à bas prix, des téléviseurs écran plat et des études pour nos gosses. Marché, cigare, fête de quartier, soleil et surtout les copines avec qui papoter… Il est pas beau le monde ? Oui nous, les vieux, on sait comment s’y prendre, et on vous aura prévenu…

Photos : Fête de Gracia, Barcelone, août 2011 - ©Emmanuel Haddad 
Musique : Fleet Foxes, Sun it rises

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