Jad conduit la vieille voiture cabossée de son père sur les sentiers accidentés de son village de Baawerta, dans les hauteurs de Naameh. Soudain, une odeur pestilentielle s’infiltre par les fenêtres ouvertes du véhicule. Il se gare au pied d’un océan de sable d’où sortent des cheminées éparses qui recrachent du méthane: «C’est la décharge où sont enfouis les déchets de Beyrouth. Voilà dix-sept ans qu’on respire ses gaz toxiques. En ville, ça fait dix jours et les gens n’en peuvent déjà plus!» dit cet étudiant en commerce, qui rêve d’émigration. En 1998, à la suite […]