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Les paysans syriens face à la sécheresse

emmanuel, 9 octobre 2025

Arbres coupés, puits détruits, terres incendiées… Les agriculteurs syriens ont à peine retrouvé leurs champs dévastés après la chute du régime Assad qu’un pic inédit d’aridité s’est ajouté à leurs soucis.

Azzat arpente d’une démarche nerveuse son champ d’oliviers à Zahibé, dans la province d’Idleb, au nord-ouest de la Syrie. Beaucoup des arbres aux troncs noueux sont coupés au ras du sol. Le paysan se penche sur l’un d’eux et esquisse néanmoins un sourire: des petites rames d’oliviers sont déjà en train de repousser autour du tronc amputé. «Quand l’armée syrienne a occupé la région à partir de 2020, ils s’en sont pris à tout ce qui était vert afin d’en faire un désert. Rien que dans le village, ils ont coupé environ mille arbres. Moi, j’avais 400 oliviers, il ne m’en reste que 250», dénonce le paysan le 13 juillet.

«Cet hiver, nous n’avons rien récolté»

A l’instar de dizaines de milliers d’agriculteurs déplacés par la guerre, le quarantenaire a vécu la chute du régime de Bachar el-Assad le 8 décembre comme l’espoir d’un retour à la terre après cinq ans de déplacement forcé. Mais c’est un sol meurtri qu’il retrouve après son départ d’Afrin en février. «Les puits du village avaient été détruits. Dans certains, des bêtes mortes y avaient été jetées. Et la terre était appauvrie par les incendies et les bombardements», raconte-t-il. Au même moment, la Syrie est frappée par la pire sécheresse des soixante dernières années, si bien que les paysans qui comptaient sur la pluie pour sauver leur récolte hivernale se sont retrouvés à sec. «Cet hiver, nous n’avons rien récolté, ni blé, ni orge, ni cumin, rien», déplore Azzat, qui avait planté quelque 200 dounums (environ 20 hectares, ndlr) de terre non irriguée avec son père.

«La sécheresse fait fi des changements de régime», constate Paul Opio, expert régional à l’Organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), rencontré à Damas. Au premier semestre de 2025, les précipitations cumulées se sont élevées à seulement 94,9 millimètres, bien en dessous de la moyenne de 165,4 millimètres enregistrée pour la même période entre 1989 et 2015, selon la FAO. « C’est une tragédie qui se met en place lentement», précise l’expert.

Ainsi, la sécheresse actuelle est la cinquième d’une décennie marquée par une accélération de ces épisodes climatiques. La Syrie connaît actuellement un déficit de trois millions de tonnes de blé, selon Toni Ettel, représentant de la FAO en Syrie, soit la quantité nécessaire à nourrir plus de 16 millions de personnes. Car l’effondrement généralisé du pays rend ses paysans d’autant plus vulnérables à ce manque d’eau: « Les destructions provoquées par quatorze ans de guerre, l’économie fragilisée freinant les investissements et la vétusté des infrastructures aggravent son impact», précise Paul Opio. A cela s’ajoutent les appétits régionaux pour les ressources aquifères. La Turquie a construit des barrages sur l’Euphrate au nord-est. Et, au sud-ouest, Israël occupe depuis 1967 le plateau montagneux riche en eau du Golan, annexé illégalement en 1981.

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Le Courrier réchauffement climatique reportage Syrie

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